La perte d’autonomie : comment mieux anticiper la dépendance des seniors ?
La dépendance est susceptible de toucher chacun d’entre nous. En effet, nous sommes tous concernés par la perte d’autonomie, puisque c’est un phénomène qui survient en fonction de l’âge. Il n’est pas rare, avec le temps, d’avoir plus de mal à se déplacer, par exemple pour monter un escalier, ou bien d’effectuer seul des tâches ménagères sans se mettre en danger. C’est ce que l’on appelle la perte d’autonomie. Bien entendu, la dépendance, n’est pas un phénomène soudain. Elle est la conséquence des diminutions physiques et mentales des personnes vieillissantes. Une personne âgée souffrant de perte d’autonomie devient donc dépendante sur le long terme. Il est possible d’aider un proche âgé dans sa perte d’autonomie en l’assistant à domicile. Cependant, cette manière de procéder peut vous prendre du temps. Il est donc possible de recourir à des professionnels, comme des maisons d’assistance, ou bien des aides à domicile. Nous allons voir par la suite que c’est un coût important, ce qui rend le problème de la dépendance particulièrement épineux en France.
1. Les chiffres de la dépendance en France
La dépendance est un phénomène se produisant sur les personnes les plus âgées, entraînant la perte de leur autonomie.
Facteurs pouvant entraîner la perte d’autonomie
Elle peut être la conséquence de diminutions physiques ou mentales. Voici plusieurs exemples de facteurs pouvant entraîner la perte d’autonomie :
- Les pathologies cérébrales, comme la maladie d’Alzheimer. Ces pathologies entraînant des troubles de mémoire et du comportement entraînent la dépendance de la personne touchée.
- Les lésions musculaires ou osseuses. Par exemple, une fracture du fémur peut être problématique selon l’âge. Certaines lésions empêchent de se déplacer en toute autonomie, rendant la personne touchée dépendante.
- Les pathologies entraînant des dommages physiques, comme les Accidents Vasculaires Cérébraux. Ce type d’accidents crée des dommages parfois irréversibles qui entraînent la perte d’autonomie.
La dépendance est donc la conséquence de tout événement empêchant une personne d’être pleinement autonome. Elle peut être également causée naturellement par l’âge.
Quelques chiffres sur la dépendance
En 2018, 2,5 millions de personnes ayant plus de 60 ans étaient en situation de dépendance. Ce chiffre très conséquent pourrait largement augmenter dans les années à venir, pouvant atteindre 4 millions d’ici à 2050. Cela représente une hausse de 60 %, ce qui est très important. Cependant, il est naturel de se demander pourquoi tant de personnes sont en situation de dépendance en même temps.
La raison est très simple : ces chiffres sont la conséquence du baby-boom du siècle dernier. En effet, de nombreuses naissances ont été constatées au XXème siècle, en un laps de temps très court. La conséquence de ce baby-boom est la suivante : toutes ces personnes nées à intervalles de temps très courts vieillissent en même temps. Par conséquent, la population française devient vieillissante et le taux de dépendance augmente logiquement. Ceci est un phénomène assez naturel, qui pose cependant certains problèmes majeurs, notamment des problèmes économiques et financiers dans les foyers français.
Selon la compagnie d’assurance Generali, le coût de la dépendance est strictement supérieur à 24 000 € par an et par personne dépendante (lien de l’article ici). En effet, voici des exemples de tarifs nécessaires pour financer une situation de dépendance :
- Le coût d’une place maison de repos est de 2 500 € par mois. C’est un coût très important pour une solution presque unique.
- La seconde alternative est le maintien à domicile avec un service d’assistance. Le coût de cette prestation est de 2 200 € par mois, ce qui n’est guère plus économique.
Cette situation est critique pour bon nombre de Français, qui peinent à financer leur perte d’autonomie ou la dépendance d’un proche. En effet, 69 % des Français ont déclaré ne pas pouvoir supporter la charge financière causée par la résidence au sein d’une maison de repos. Ces prix étant très proches de ceux d’un service d’assistance à domicile. Il est légitime de se demander comment la dépendance (appelée à se développer) pourra être financée correctement sur le moyen et long terme.
2. La volonté du gouvernement de d’aider face à la perte d’autonomie
Qui est touché par la dépendance ?
Les personnes touchées par la dépendance sont principalement de 2 types :
- Les personnes dépendantes, qui doivent faire face à leur perte d’autonomie mais aussi aux difficultés financières qui y sont liées;
- Les proches de personnes dépendantes, aussi nommées “aidants familiaux”, qui doivent aussi faire face à plusieurs problématiques. Tout d’abord, la question économique se pose. En effet, ces personnes assistent financièrement leur proche en situation de perte d’autonomie, mais là ne s’arrête pas leur aide. En effet, ces personnes consacrent du temps à aider leur proche à satisfaire ses besoins vitaux. Les aidants familiaux veillent donc sur leur proche dépendant en parallèle d’une vie personnelle et certainement professionnelle, ce qui peut parfois être problématique. La question n’est donc plus seulement économique. Enfin, ces personnes se préoccupent du bien-être de leur proche et se retrouvent souvent partagées entre maintenir leur proche à domicile ou bien le placer dans une maison de repos. Cette décision peut être difficile à prendre, tant sur le plan économique que sur le plan affectif.
Des mesures ont longtemps été recherchées pour prévenir au mieux la perte d’autonomie notamment chez les personnes âgées, et surtout pour optimiser son financement.
Rapport de la concertation Grand âge et autonomie
Fin 2018, une grande concertation sur le grand âge a été tenue d’octobre à décembre pour faire évoluer la situation et proposer une réforme ambitieuse. Le but principal de cette concertation était de proposer des solutions pour faire face à la situation créée par la dépendance, qui ne fera que s’accentuer dans les années à venir.
Afin d’assister à la fois les aidants et les personnes dépendantes, un total de 175 propositions a été formulé (voir le détail ici). Parmi elles, on retrouve principalement le thème financier, mais aussi une prise en charge facilitée.
Parmi elles, voici les propositions qui résument assez bien le thème général de la concertation :
- Une mise en place de Maisons des aînés et des aidants, qui grouperaient les personnes dépendantes et leurs proches,
- Le développement des métiers du grand âge, avec une hausse des effectifs, de meilleures formations et perspectives d’évolution,
- Une aide financière aux professionnels intervenant à domicile, visant à augmenter leurs salaires,
- La création de 80 000 postes en EHPAD, jusqu’à l’année 2024, soit un investissement de 1,2 milliard d’euros ayant pour but d’augmenter la prise en charge des patients,
- 3 milliards d’euros consacrés à la rénovation des EHPAD,
- Un lien renforcé entre le domicile et les maisons d’accueil,
- Une baisse du reste à charge de 300 € par mois, prévue pour faciliter l’accès aux soins.
Cette concertation sur le grand âge, qui a donné lieu au rapport Libault, porte donc principalement sur l’enjeu économique lié à la dépendance. Ce rapport facilite également l’accès à ces soins onéreux.
3. Le mieux vieillir ou comment prévenir au mieux la dépendance
La meilleure solution est finalement de ne pas perdre son autonomie, de rester indépendant. Cependant, la dépendance est un phénomène inévitable, qui se développe indéniablement au gré de l’âge.
Comment retarder la perte d’autonomie ?
Il est néanmoins possible de retarder la perte d’autonomie en maintenant une certaine activité selon plusieurs axes :
- Tout d’abord, il est important de maintenir une activité physique régulière : il peut s’agir de sport plus ou moins intense, d’une marche quotidienne ou bien d’une activité extérieure (bricolage, jardinage, etc.). C’est un moyen d’entretenir son physique et de garder son corps en activité. Ainsi, il est possible de retarder au maximum les lésions physiques comme les fractures, etc.
- Il est aussi primordial d’entretenir son activité cérébrale et intellectuelle. Pour cela, il s’agit de lire et d’écrire régulièrement, de faire travailler sa mémoire et sa logique.
- Enfin, le lien social est un axe indispensable pour rester indépendant. Cela permet d’éviter l’isolement en gardant un contact avec le monde extérieur. C’est aussi un moyen de s’exprimer régulièrement et de garder l’habitude de parler. Cette action, qui peut paraître simple, est très importante pour les séniors, plus susceptibles de se retrouver isolés.
Rester autonome réside donc dans le fait de rester actif, physiquement comme intellectuellement. Cependant, nous pouvons difficilement maîtriser certains facteurs comme la maladie.
Les résidences seniors : acteur important dans la prévention de la dépendance
Les résidences séniors sont des acteurs majeurs de la prévention de la dépendance. Elles permettent justement d’entretenir une activité physique et intellectuelle, ainsi que de garder un lien social. Par exemple, certaines résidences seniors comme Les Résidentiels organisent tous les jours des activités collectives entre résidents et proposent de nombreux services pour aider à bien vieillir. Ces résidences séniors prennent en compte les besoins de chaque résident en leur laissant certaines libertés, par exemple celle de cuisinier ou non. Un cadre de vie harmonieux pour les seniors est mis en place grâce à un rythme de repas sur une journée et différents types d’activité, qui peuvent être des séances sportives ou bien des sorties à caractère culturel. Voir quelques exemples.
Par ailleurs, le résident peut faire travailler sa mémoire et être initié aux nouvelles technologies, en se remémorant des souvenirs par le biais de photos numériques. Les résidences séniors sont un excellent moyen pour une personne de rester active et un maximum indépendante. Ce type d’établissement, en comprenant les besoins de chaque résident, joue un rôle majeur dans la prévention et permet de retarder au mieux la perte d’autonomie de nos aînés.
4. Comment évaluer la perte d’autonomie chez un proche ?
Les signes de la perte d’autonomie
La perte d’autonomie peut apparaître soudainement, par exemple après un accident (AVC, accident physique, etc.) ou bien progressivement. Dans ce dernier cas, la dépendance est difficile à déceler. Il est même possible de ne s’en rendre compte que trop tard. Pour éviter cela, nous allons vous présenter quelques signes annonçant une perte progressive d’autonomie.
Il peut s’agir de troubles physiques :
- La perte d’équilibre régulière est un premier signe annonçant un début de dépendance. Ce phénomène est dû à l’âge et particulièrement à une baisse du capital musculaire.
- Une perte de poids anormalement élevée est aussi un signal critique. Elle est due à une modification des habitudes alimentaires.
- Une fatigue excessive peut aussi être inquiétante. Elle se constate dans la réalisation de gestes quotidiens et résulte d’une fatigue musculaire.
Certains troubles comportementaux peuvent annoncer la perte d’autonomie :
- Une mauvaise humeur récurrente,
- Des troubles de la mémoire,
- Une tendance à s’isoler, qui résulte directement de la fatigue physique.
Tous ces signes peuvent se présenter de façon très progressive. Il est donc primordial de rester attentif aux réactions de vos proches âgés menacés par la perte d’autonomie.
Comment mesurer la dépendance ?
Il existe différentes façons de mesurer précisément la dépendance :
La grille AGGIR mesure la dépendance en fonction de la réalisation d’actes de la vie courante. La grille est donc divisée en 6 GIR (Groupe Iso Ressources) dans lesquels les patients vont être placés. S’il est placé dans le 1er GIR, le patient est à un niveau de dépendance avancé. A l’inverse, le 6ème groupe signale qu’aucune dépendance n’a été détectée. Pour placer les sujets dans ces différents GIR, il va s’agir de mesurer leurs capacités selon 10 valeurs discriminantes, comme la cohérence, l’orientation, la toilette, l’habillage. La réussite ou non à ces épreuves définira le GIR auquel appartient le sujet. L’appartenance aux différents GIR détermine le besoin d’une assistance et le droit à l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), dont nous parlerons dans la partie suivante.
La mesure AVQ (actes de la vie quotidienne) fonctionne selon des critères plus précis. Dans cette évaluation, le sujet va devoir effectuer 6 tâches sans aide : changer de position, se laver, s’habiller, se nourrir, se déplacer en intérieur et assurer l’hygiène de l’élimination. En fonction du nombre de tâches réussies, le patient est classé selon 4 niveaux d’AVQ : le 1er niveau signifiant la meilleure réussite et le 4ème signifiant la plus grande dépendance.
La grille AGGIR mesure donc la capacité à vivre sans dépendance, alors que la mesure AVQ mesure la capacité à effectuer des tâches précises.
Enfin, les tests Blessed et Folstrein permettent de déceler indirectement la dépendance d’une personne. Ce sont des évaluations prévues à l’origine pour dépister les maladies mentales et les démences. Or, ces pathologies sont synonymes de dépendance, puisque les personnes qui en sont victimes doivent toujours être assistées. Ce sont donc des indicateurs qui peuvent s’avérer utiles pour prouver la dépendance.
5. Comment financer la perte d’autonomie pour un accompagnement spécifique ?
La dépendance revient bien souvent à recourir à des assistances. Il peut s’agir d’une prise en charge dans un établissement spécialisé ou bien des aides à domicile. Dans chacun de ces cas, la question du prix se pose indéniablement. En effet, la Sécurité sociale ne prend pas en charge ces soins coûteux.
Les aides financières
Cependant, il existe des aides financières susceptibles d’alléger le reste à charge mensuel pour un séjour en maison spécialisée.
Parmi elles, on peut citer l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) que nous avons évoquée dans la partie précédente. L’Etat distribue cette aide financière sous certaines conditions. En effet, pour prétendre à cette allocation, il faut être âgé de 60 ans au minimum, être en perte d’autonomie prouvée par la mesure AGGIR. Il faut appartenir au GIR 1, 2, 3 ou 4 pour bénéficier de l’APA. Chaque GIR donne accès à un montant plafonné :
- 672,26 € si le demandeur appartient au GIR 4,
- 1 007,83 € en appartenant au GIR 3,
- 1394,86 € pour les personnes appartenant au GIR 2,
- Le GIR 1 donne accès à 1737,14 € de d’allocation.
Ces montants sont valables pour l’APA à domicile. Mais les personnes souhaitant intégrer un établissement spécialisé peuvent avoir une allocation similaire. Il se calcule selon les mêmes bases.
Si une personne en situation de dépendance vit au moins 8 mois par an dans un établissement spécialisé (EHPAD, USLD ou résidence autonomie), elle obtient un droit à l’allocation pour le logement sous forme d’APL (aide personnalisée au logement) ou d’ALS (aide de logement sociale), qui sont non-cumulables. La personne pourra obtenir l’APL si l’établissement est conventionné. Dans le cas inverse, il s’agira de l’ALS. La seule condition nécessaire, outre de résider 8 mois dans l’établissement, est de vivre en France de façon régulière et stable. Le montant de l’allocation sera calculé en fonction du reste à charge mensuel. (source : Portail national d’information pour les personnes âgées et leurs proches)
L’assurance dépendance
L’assurance dépendance est un moyen très efficace de prévenir la perte d’autonomie. Il s’agit d’une assurance que vous pouvez souscrire durant votre vie active, qui servira dans le futur à prévenir la dépendance et à la financer au moyen de capitaux. Il est même conseillé d’adhérer à ce type de contrat le plus tôt possible pour avoir une souscription moins élevée. Par ailleurs, il existe certaines limites fixées par chaque assureur :
- Une limite d’âge à l’adhésion (environ 70 ou 75 ans) variable selon la compagnie,
- Les personnes souffrant de certaines pathologies susceptibles de les rendre prématurément dépendants peuvent ne pas être autorisés à souscrire un contrat ou soumises à une surprime.
Ce type d’assurance est un moyen d’être prévoyant et d’anticiper la dépendance, somme toute inévitable.
Par ailleurs, selon une étude de la DREES (voir lien de l’étude), 64 % des Français confrontés à la perte d’autonomie (en tant qu’aidant ou bien en tant que dépendant) pensent que l’Etat devrait financer en partie la dépendance. En effet, il s’agit d’un soin très coûteux qui ne bénéficie pas d’une réelle prise en charge pour le moment. Le gouvernement français a donc pour projet de créer une 5ème branche de la Sécurité sociale, visant à prendre en charge la dépendance. Cette initiative s’avérera bénéfique dans le futur. Le taux de perte d’autonomie en France devrait en effet augmenter fortement dans les années à venir.
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