Je vais au marché
C’est une phrase d’apparence anodine mais déjà pleine de promesses. Avez-vous remarqué que nous la disons avec déjà un air de gourmandise, savourant par avance les étals colorés et odorants. Faites vous-même le test et dites « Je vais au marché » puis « Je vais au supermarché ». Ça ne sonne décidément pas pareil. On a beau mettre « super » devant, ça ne produit pas de super effets.
Aller au marché : à chacun sa manière et son rythme
- Il y a les pressés, hyper-organisés, plutôt lève-tôt, qui dès l’ouverture se dirigent vers leurs commerçants. La liste est établie selon l’itinéraire à parcourir, les quantités notées, les additions presque effectuées. Ceux-là font un tour rapide, efficace, l’affaire est dans le sac.
- Il y a les timides, qui tournent autour des étals, comparent, se font voler la place par des chalands plus hardis ou malpolis. Quand arrive leur tour, ils sont tellement émus qu’ils oublient toujours un article, la botte de persil ou, pire les tomates, qu’on leur avait demandées pour la recette de midi !
- Il y a aussi les doctes, ceux qui savent tout, ont tout goûté, connaissent tous les terroirs et les produits correspondants. Ils en savent autant, parfois plus, que le commerçant qui les laisse bien volontiers parler. Le client a toujours raison, même si parfois il mélange les appellations ou les variétés anciennes. On lui pardonne d’autant plus que c’est un passionné du bien-vivre et du bien-manger ! Les deux vont souvent de pair.
- Moi j’ai une tendresse particulière pour les clients plus discrets, qui demandent les produits à l’unité « Vous me mettrez une tranche de jambon et aussi une escalope de veau ». La silhouette est menue, l’appétit est celui d’un oiseau mais le plaisir de faire son marché est toujours bien palpable. L’autre jour ma voisine à la poissonnerie a avoué son âge : 95 ans ! Toutes les semaines, elle demande sa sole portion ou son maquereau lisette. Elle privilégie des produits frais de qualité. Peut-être même que ces menues emplettes lui feront trois ou quatre repas. Et elle s’en va, le cabas sous le bras, à peine plus lourd.
Le marché, un lieu d’échanges
J’aime le marché, véritable source de bien-être. Je l’affectionne particulièrement pour cette vie partagée , ces instants où l’on se salue, on échange un bonjour et parfois même « ses » commerçants dûment sélectionnés. Moi, mes chèvres (entendez fromages de chèvre, on ne va quand même pas ramener les biquettes à la maison !), je les prends toujours chez Sylvie. Et mon pain, bio bien sûr, il vient de chez Dominique en Gâtine. Et pour la tête de veau, alors là, le choix s’impose : François, mon tripier préféré, en a une formidable. En plus, il est président des Tripiers de France (vrai, vrai !), c’est dire !
Le plus beau marché de France
Mon marché préféré, il est à Niort (n’en déplaise à Michel Houellebecq)…quand je suis à Niort. Ce serait peut-être Royan, si je poussais plus au sud. Halles historiques inspirées des pavillons Baltard pour l’un, halles futuristes, emblématiques des années 50 pour l’autre. Niort et Royan sont en lice pour la sélection régionale du plus beau marché de France. Verdict le 12 avril pour les sélections régionales et le 10 juin pour la finale nationale. Peu importe l’issue du vote, moi je serai toujours partante pour un tour au marché !