Sécurité

Les chutes chez les personnes âgées

Les chutes chez les personnes âgées

Les chutes chez la personne âgée : ce qu’il faut savoir

Les chutes des personnes âgées sont un problème majeur de santé publique. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les chiffres clés sur les chutes. Chaque année, en France, on enregistre plus de 75000 hospitalisations pour fracture du col du fémur. La chute représente la principale cause de mortalités pour les séniors. En effet, plus de 9300 personnes de 65 ans et plus décèdent chaque année des suites d’une chute.

Quelles sont les principales causes d’accidents ? Comment réduire les risques présents dans l’environnement et dans les activités du quotidien ? Voici quelques éléments de réponses pour nous aider à affronter cette réalité qui concerne la plupart d’entre nous, en tant que senior ou en tant que proche.

Les chutes : quelles sont les principales causes ?

Les causes des chutes de personnes âgées sont multiples. Elles peuvent être liées directement au vieillissement de la personne, à son mode de vie et/ou à son environnement.

L’état de santé : cause première des chutes

L’une des principales causes est bien évidemment l’âge et la dégradation de l’état de santé. Le vieillissement s’accompagne en effet de troubles qui augmentent le risque de chute. Troubles de la marche, moins d’équilibre sont dus au vieillissement  et se trouvent aggravés par un affaiblissement général de l’organisme (fonte musculaire, douleurs articulaires).

Cet affaiblissement se constate aussi au niveau des sens, vue et ouïe en particulier.  En effet la perte de l’acuité visuelle (cataracte, dégénérescence maculaire liée à l’âge) comme la perte d’audition (entraînant une moindre vigilance aux dangers extérieurs) peuvent contribuer, plus ou moins directement, à des chutes.

Les troubles cognitifs liés à l’âge, notamment ceux affectant la mémoire, viennent également fragiliser les seniors dans leurs mouvements du fait de la perte de repères.

Enfin, trop souvent négligée, la prise de médicaments a des effets certains sur les risques de chute et peut diminuer la vigilance. Vertiges, somnolence, troubles de la vision, baisse de la pression artérielle sont en effet signalés dans les effets indésirables mais pas toujours pris en compte de manière préventive et dans l’organisation de la vie quotidienne..

Un mode de vie inadapté

Le mode de vie de la personne âgée peut lui aussi contribuer à l’apparition d’accidents domestiques et à des chutes en particulier.

Une activité inadaptée en raison de l’âge peut ainsi être une occasion de tomber. Jardinage, bricolage, ménage sont des occupations qui deviennent dangereuses lorsqu’elles ne prennent pas en compte l’état de santé de la personne, et notamment ses troubles moteurs.

A contrario, l’arrêt de toute activité, le désœuvrement et l’isolement vont s’avérer tout aussi pénalisant. La personne âgée qui se coupe de son environnement tend à se replier et à craindre toute action. Un cercle vicieux s’installe, aussi mauvais pour la santé physique que pour le moral.

Enfin le cadre de vie peut lui aussi s’avérer accidentogène. Parmi les principaux lieux à risques figurent la salle de bains, le couloir, la chambre et la cuisine ou encore le jardin. Glisser sur un tapis au sortir de la douche, tomber en manœuvrant ses volets, chuter d’un escabeau en tentant d’atteindre le haut d’un placard sont les accidents les plus fréquents.

A elles seules, les chutes représentent 80 % des accidents domestiques chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Très souvent elles sont à l’origine d’une hospitalisation et de complications éventuelles pouvant entraîner une importante perte d’autonomie. Très souvent aussi, l’accident aurait pu être évité.

Aménagements, modifications du mode de vie, il existe toute une panoplie de mesures à mettre en place pour réduire les risques de chute. Et les solutions les plus simples ne sont pas les moins efficaces.

Comment réduire les risques de chute ?

Pour prévenir les chutes des personnes âgées, voici quelques conseils, dont certains relèvent du bon sens mais qu’il n’est pas inutile de rappeler !

Soigner sa santé

Avec l’âge, le corps s’affaiblit et des troubles apparaissent inévitablement. Oui mais différentes précautions peuvent contribuer à retarder les effets du vieillissement.

  • Conserver une activité physique régulière et adaptée à l’état de santé : marcher si possible 30 minutes par jour. Pratiquer éventuellement une gymnastique douce, du yoga…
  • Apprendre les réflexes anti-chutes et, inversement, apprendre à se relever. Il existe des séances d’exercices spécialement adaptés à l’attention des seniors qui permettent d’acquérir les bonnes postures.
  • Recourir à une aide à la marche. Canne, cadre de marche, déambulateur… plusieurs modèles sont disponibles. Particulièrement bien conçus, les chariots sont à la fois pratiques pour les courses et rassurants.

Veiller à la qualité des repas

Avoir une alimentation équilibrée, variée, riche en produits frais et de saison fait partie de la prévention. Pour combattre la fonte musculaire, privilégier les aliments riches en protéines (viande, œufs, poissons), en calcium, en vitamine D et antioxydant.

Si l’appétit baisse, ne pas hésiter à réduire les portions mais prévoir en plus une collation le matin et instaurer une pause goûter. Veiller à bien s’hydrater, surtout en cas de chaleur.

Faire le point sur la prise médicamenteuse

Ne pas hésiter à échanger avec son médecin sur les médicaments : notamment sur leurs interactions et effets indésirables. Signaler toute gêne ressentie : somnolence, moins d’équilibre. Ne pratiquer en aucun cas l’automédication.

Adapter son logement

  • Éliminer tout ce qui peut provoquer une chute : tapis, descente de lit, tapis de bains…
  • Installer des barres d’appui là où c’est nécessaire : au lever du lit, dans les toilettes, la salle de bains notamment.
  • Adapter  la salle de bains : c’est très souvent dans cette pièce qu’ont lieu les chutes. Si possible installer une douche à l’italienne, l’équiper d’un siège fixe de préférence à une chaise en plastique. Vérifier que le carrelage est bien anti-dérapant, comme le revêtement de la baignoire ou de la douche.
  • Pour se relever facilement, rehausser le lit avec des cales ou de nouveaux pieds, privilégier les fauteuils avec un dossier haut et placer un équipement spécifique sur la lunette des toilettes afin de les rehausser.
  • Veiller à un bon éclairage des lieux de passage. Pour éviter les zones d’ombre, ne pas hésiter à installer des éclairages qui fonctionnent par détection de présence dans certaines pièces (couloir, entrée, toilettes).
  • Désencombrer les pièces de vie. Attention à ce qui traîne par terre ! Fils de lampes, téléphone et ordinateur sont à fixer ou à ranger dans un boîtier conçu à cet effet. Placer à portée de main les objets d’un usage quotidien.
  • Vérifier que la cuisine est bien conçue. Les ustensiles et denrée les plus fréquemment utilisés sont-ils facilement accessibles ? Supprimer l’usage du tabouret pour atteindre ce qui est en hauteur. Si cela est indispensable utiliser de préférence un marche-pied ou un escabeau de 3 marches maximum avec revêtement anti-dérapant.
  • Installer des volets roulants automatiques. Ils sont plus simples d’usage que les volets manuels.
  • Soigner les abords du logement. Attention aux pots de fleurs et tuyaux d’arrosage qui peuvent provoquer une chute. Installer une rampe s’il y a une marche. Éliminer toute mousse ou végétation qui peut s’avérer glissante par temps humide.

Revoir l’organisation quotidienne

  • Prévoir le recours d’une aide ménagère pour les tâches qui ne peuvent plus être accomplies car trop dangereuses (nettoyer les vitres, les sols par exemples, etc).
  • Prévoir également une aide extérieure pour les travaux qui ne peuvent plus être réalisés : remplacer une ampoule, bêcher le jardin, balayer les feuilles, tondre…
  • Par mauvais temps (fortes pluies, verglas), prévoir le recours à une tierce personne pour les tâches urgentes et différer celles qui peuvent l’être.
  • Important : anticiper ces situations à risque de manière à ce que la nouvelle organisation puisse être facilement mise en place si besoin.

On le voit, le meilleur dispositif anti-chute est la prévention. En effet la prévention permet non seulement de réduire le risque d’accident mais très souvent elle en limitera aussi les conséquences.

La téléassistance : des solutions multiples

Enfin il peut être judicieux d’opter pour une solution de téléassistance. En cas de chute, il suffira à la personne âgée d’actionner un bouton pour informer un centre d’appels ou des proches.

  • La téléassistance se décline sous des formats diverses : médaillon, bracelet, etc. Le téléphone portable, s’il est équipé de la touche appel d’urgence, offre une fonctionnalité similaire mais n’est pas toujours à portée de main.
  • Les détecteurs de chute quant à eux offrent l’avantage d’avertir en cas de chute. Même si la personne est inconsciente et ne peut activer l’alarme. Plus récents, les objets connectés (montres, chaussures, revêtement de sol) permettent également d’alerter un centre d’assistance en cas de chute.
  • Dans l’engouement pour la silver economy (économie liée au vieillissement de la société), les innovations technologiques se multiplient. Des combinaisons robotiques ont ainsi été mises au point pour aider les personnes âgées à retrouver une plus grande mobilité. Ou encore E-Vone qui a inventé des chaussures connectées. Conçues dans le Maine-et-Loire et testées à Nantes, elles ont reçu le prix de l’innovation à la grand messe des nouvelles technologies à Las Vegas. Elles permettent de détecter les chutes et de lancer l’alerte.

On le voit, les chutes des personnes âgées sont une préoccupation largement partagée. Métiers de santé, des services à la personne, experts high tech, la mobilisation des professionnels est impressionnante. Et les innovations en termes de services et technologies ne cessent d’apporter des progrès indéniables.

Le cadre de vie au cœur du débat

Reste que pour les personnes âgées comme pour leurs proches, un cadre de vie sécurisant sera toujours l’élément-clé pour limiter les chutes. C’est d’ailleurs l’une des motivations pour choisir d’habiter en résidences services seniors : se sentir chez soi en toute sécurité.

 

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