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Les seniors et les élections politiques

Les seniors et les élections 

Les seniors et les élections : des voix trop peu entendues !

Quelle est la place des personnes âgées dans les enjeux électoraux ?

La question n’est pas anodine. Si les seniors constituent une grande part de l’électorat, ils se sentent paradoxalement oubliés dans les messages politiques. Pourtant ils représentent une population qui se mobilise contrairement aux plus jeunes générations qui rechignent à se rendre à l’isoloir.

Pour comprendre la place et les attentes de nos aînés en période électorale, l’Ifop a réalisé une enquête pour le mensuel Notre Temps : lire ici.

En voici les principaux résultats ainsi que quelques premières pistes de réflexion.

Des électeurs qui s’impliquent

Quel est le comportement des électeurs seniors ?

La réponse varie suivant l’âge auquel on est considéré comme senior.

Globalement, les 50 ans et plus se sentent davantage concernés par les élections que les plus jeunes. Cette tendance semble s’accentuer au fil des années et plus on monte dans les tranches d’âge. Ainsi en 2017, selon l’Insee, dans la tranche des 50-74 ans, environ 8 électeurs sur 10 s’étaient déplacés aux urnes. Alors qu’ils étaient à peine plus de 6 sur 10 pour les moins de 40 ans. En 2020, à l’approche des présidentielles, 87% des électeurs voient dans cette élection un enjeu majeur. Ce taux monte même à 95% pour les 75 ans et plus.

Les électeurs seniors semblent donc plus mobilisés que par le passé. Mais cette remarque est à nuancer. Le sondage paru en janvier 2022 évaluait  l’intérêt accordé à la prochaine élection présidentielle. Alors que les chiffres de 2017 mesuraient la participation effective au scrutin. De l’intention à la réalité, il y a, on le sait, bien des écarts.

Reste que plusieurs motivations peuvent expliquer le fort degré de civisme de nos aînés :

  • faire entendre sa voix;
  • se sentir utile;
  • transmettre des valeurs;
  • s’impliquer dans l’avenir des jeunes générations.

Motivations personnelles ou plus altruistes, peu importe. Nos aînés se sentent résolument impliqués.

Les seniors veulent être reconnus en tant que tels

Le sondage de l’Ifop montre également le grand écart qui existe entre les messages politiques et les attentes des électeurs. Les plus de 50 ans estiment ne pas être pris en compte en tant que citoyen (pour 71% d ‘entre eux). Et encore moins en tant que senior (pour 80% d’entre eux).

« L’augmentation de la CSG, les revalorisations a minima des pensions ont laissé des traces », explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop. « Les retraités ont le sentiment de ne pas peser et de n’être pas entendus, d’être une variable d’ajustement. »

La vieillesse : un sujet tabou sauf actualité majeure

De fait, malgré le vieillissement sensible de l’électorat, tout ce qui a trait au grand âge n’est guère mis en avant dans les premiers arguments de campagne des candidats.

Toutefois cette remarque est à moduler en fonction de l’actualité. En effet différents sujets liés aux conditions de vie de nos aînés ont fait la une des médias durant ces derniers mois (mesures sanitaires face au Covid-19, conditions de vie en Ehpad…).

Quand l’actualité s’en mêle, journalistes, opinion publique et classe politique se mobilisent. Les seniors trop souvent invisibilisés reviennent alors sur le devant de la scène. Et si on leur donne la parole, ils savent ce qui va orienter leur choix.

Les seniors et leurs attentes

L’enquête de l’Ifop pour Notre Temps liste les principales attentes des personnes âgées.

Sans surprise, la santé est la priorité numéro un pour 80% d’entre eux. Quasiment à égalité avec la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Arrivent ensuite l’éducation, les salaires et le pouvoir d’achat, et à 65% et à égalité, la lutte contre le chômage et celle contre la Covid-19.

Ces priorités reflètent une légitime attention à leurs conditions de vie mais aussi à celles de leurs proches, avec un bémol toutefois pour les questions environnementales. Puisque la protection de l’environnement ne mobilise qu’un senior sur 2.

Quels choix face au défi du vieillissement ?

Enfin, au-delà du poids des grands-parents dans le scrutin, se pose la question des choix politiques à réaliser.

Selon l’Insee, les plus de 65 ans devraient représenter 29 % de la population en 2070 contre un cinquième aujourd’hui. Cette augmentation n’est aucunement une surprise puisqu’elle est directement liée au vieillissement des générations du « baby-boom ».  Elle impose des choix politiques, économiques et sociétaux.

On peut redouter cette échéance ou au contraire l’anticiper pour adapter au mieux l’accompagnement proposé aux seniors. Dans son rapport publié en 2021, l’Institut Montaigne* a choisi la deuxième option, non sans avoir fait un constat sévère. « La crise Covid a révélé l’inadaptation de notre société au vieillissement ». Mais cet organisme de réflexion et de prospective s’appuie précisément sur ce constat pour esquisser une nouvelle voie. « L’évolution démographique que constitue le vieillissement doit inciter les décideurs publics à repenser la place et le rôle de nos aînés et à bâtir une société adaptée à ces mutations. »

Là est le vrai défi : faire du vieillissement de notre société non pas une fatalité, mais bien une opportunité.

* Think tank indépendant, l’Institut Montaigne est une plate-forme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France.

 

 

 

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